Chez joca seria
978-284809-296-6
15 x 20 cm
151 pages
21 €
Eleni Sikelianos
traduit de l'anglais (États-unis)
et postface par Béatrice Trotignon
Eleni Sikelianos nous entraîne ici à l’orée d’une forêt obscure : après la lumière qui baignait ses précédents recueils de ses diffractions et éblouissements (Du soleil, de l’histoire, de la vision ; Le Poème Californie), voici venu le règne de l’ombre, propice aux collisions. Passé, présent et futur s’entrechoquent ; rêves et réalités s’imbriquent ; histoire et fiction se mêlent tandis que les figures poétiques et le langage scientifique se pollinisent. Les vivants et les morts s’enlacent, se parlent souvent sans se comprendre et se dérobent dans la nuit. On croise en particulier les membres de la famille Sikelianos, comme ce père insaisissable et cette grand-mère hors-normes dont la poète a déjà dressé d’étonnants anti-portraits kaléidoscopiques (Le livre de Jon ; Animale Machine, La Grecque prodige), ou sa toute jeune fille, Eva, propulsée dans la vie et dans l’apprentissage du langage. On retrouve aussi, dans ce Tendre Inventaire, les fantômes de nos ancêtres préhistoriques et leurs traces terriblement évanescentes, ainsi que les figures qui peuplent nos mythes, nos comptines d’enfants, nos cauchemars et nos rêves.
Eleni Sikelianos
traduit de l'anglais (États-unis)
et postface par Béatrice Trotignon
À la recherche d’une langue qui se dérobe alors qu’elle fait l’expérience de la maternité, Eleni Sikelianos explore les relations étroites entre croissance, formes et temps au cœur du vivant, de la reproduction et de la création. L’attention se porte à l’échelle de la biologie cellulaire, de la cosmologie ou encore du rythme poétique : expansion et contraction des corps, du vers, de l’univers. Diverses horloges s’imbriquent, s’harmonisent ou se dérèglent, au gré des états d’attente, de suspension, de veille ou d’insomnie, d’accélération ou de ralentissement. Le corps du poème apparaît aussi en gestation dans les fragments « écho-graphiques » des brouillons : il cherche sa voix résiduelle dans les dessins des minutes et des heures. L’apprentissage d’une vie nouvelle donne aussi l’occasion d’une réflexion sur les notions de production et de productivité au cœur de l’expérience contemporaine du temps. Les espaces-temps de l’intime n’échappent pas au monde extérieur marqué par la guerre, après les attentats du 11 septembre 2001 : à la rencontre de l’histoire, la poète cherche à se réapproprier une langue dévoyée ou asservie, dans l’espace public, par les milieux médiatique et politique.